Association Résonance Spirituelle
François-Marie-Gabriel DELANNE est né à Paris le 23 mars 1857. Son père Alexandre Delanne et sa mère Marie-Alexandrine Didelot étaient de modestes commerçants spécialisés dans la vente d'articles d'hygiène. Madame Delanne tenait le magasin tandis que son époux voyageait pour faire connaître leur commerce.
C'est au cours de l'un de ses nombreux déplacements que son père entendit parler de spiritisme, d'Allan Kardec, de ses ouvrages et de la Société Spirite que celui ci venait de fonder à Paris.
De retour dans sa famille, il s'empressa de relater cette discussion à son épouse qui, déjà très spiritualiste, le persuada d'acquérir les livres d'Allan Kardec.
La lecture de ceux-ci l'interpella tellement qu'il n'eut plus dès lors qu'un seul désir : rencontrer l'auteur de ces merveilleux ouvrages.
C'est ainsi qu'il fut fraternellement accueilli par Allan Kardec qui l'invita à participer à l'une des réunions de la Société Spirite.
A cette occasion, Madame Delanne découvrit qu'elle était médium à écriture.
Dès lors, ils devinrent d'ardents défenseurs de la philosophie spirite.
Monsieur Delanne profitait de tous ses nombreux voyages pour faire connaître le spiritisme
C'est dans ce milieu que naquit et grandit Gabriel.
Elevé selon les principes moraux du spiritisme épousa très vite la cause spirite.
Gabriel effectua sa scolarité au Collège de Cluny en Saône et Loire, puis retrouva son frère Ernest au collège de Gray en Haute Saône.
A l'issue de brillantes études scientifiques, il fut admis à l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures le 3 novembre 1876.
Cependant, estimant que ses parents s'étaient imposés de trop lourdes charges, il démissionna de cette école pour entrer dans la vie active et fut embauché comme ingénieur à la Compagnie d'Air Comprimé et d'Electricité Popp où il resta jusqu'en 1892.
Le 31 mars 1880, il s'esprima publiquement lors de la Commémoration annuelle du décès d'Allan Kardec organisé au père Lachaise :
"Allan Kardec, disait-il n'est pas venu apporter une religion, il n'a pas imposé aucun culte; sa morale est celle de Jésus dégagée de toute fausse interprétation; mais ce dont il a doté l'humanité, c'est d'une doctrine capable de répondre à toutes les objections de l'incrédulité et à tous les grands problèmes posés par la raison. En effet, jusqu'ici nous n'avons envisagé que le côté moral de sa doctrine, mais son étude plus approfondie nous montre qu'en suivant ses enseignements, on peut arriver aux plus belles découvertes scientifiques. S'il est un champ d'études encore inexploré, c'est celui qui comprend les rapports entre le monde invisible et le nôtre.
Que de problèmes à résoudre avant de pouvoir donner une théorie scientifique de ces rapports; mais un jour viendra où ils seront connus comme des phénomènes étudiés scientifiquement et ne seront plus un secret pour nous"
en concluant son intervention, il ajouta : " A son exemple, nous ferons tous nos efforts pour répandre ses idées et semer partout la bonne nouvelle"
Nous savons aujourd'hui que le grand spirite tint sa promesse faite sur la tombe d'Allan Kardec et qu'il travailla jusqu'à son dernier souffle à faire reconnaître l'aspect scientifique du spiritisme.
En septembre 1882, les spirites belges invitent les spirites français à une importante réunion destinée à regrouper tous les spirites en une seule et vaste association.
Gabriel fut nommé secrétaire : preuve de l'influence qu'il exerçait déjà dans les milieux spirites.
Ainsi naquit la Fédération Spirite Française et Belge qui devint en 1883 la Fédération Franco-Belge -Latine. La réorganisation du spiritisme kardéciste en France aboutit à la création à Paris, le 24 décembre 1882 de l'Union Spirite et nul ne sera étonné de trouver parmi les membres fondateurs de ce mouvement : Messieurs Delanne père et fils.
Le 21 janvier 1883, le spiritisme perdit l'un de ses premiers pionniers, ce jour là, Amélie Boudet, Madame Allan Kardec, rejoignit son époux dans le monde des Esprits.
Ses obsèques eurent lieu au Père Lachaise où son corps fut inhumé aux côtés de son illustre époux qui l'avait précédé 14 ans plus tôt.
Ce fut Gabriel Delanne qui prononça l'éloge funèbre rendant ainsi hommage à l'épouse et à la militante ayant toujours épaulé son mari dans la lutte âpre et difficile de sa mission.
Inlassablement, Gabriel Delanne mena son combat selon les critères qu'il s'était lui-même fixés, à savoir : démontrer scientifiquement le spiritisme.
C'est en cette même année 1883, qu'il fit une rencontre extraordinaire : madame d'Espérance, célèbre médium britannique qui lui remit l'importante somme de cinq mille francs à l'époque destinée à la création d'un nouveau journal spirite.
C'est ainsi qu'il fonda le nouvel organe de presse spirite : "Le Spiritisme" dont le premier numéro parut en mars.
En 1884, il représenta la France au Congrès Spirite de Bruxelles.
En 1885, il fit paraître son premier livre "Le Spiritisme devant la Science" dans lequel il mettait en évidence cet aspect scientifique du spiritisme qui lui tenait tant à coeur.
En décembre de la même année, il fut nommé vice président de l'Union Spirite Française.
Gabriel Delanne n'avait pas une très bonne santé et dès 1890, il souffrit d'une ataxie qui lui causa une démarche claudiquante. De plus, un abcès contracté à l’œil gauche l'avait rendu aveugle de cet œil; cette cécité partielle provoqua d'ailleurs son exemption du service militaire.
Lorsqu'il quitta son emploi d'ingénieur chez Popp en 1892, il entra alors dans une importante société commerciale en qualité de représentant. Suivant l'exemple paternel, il profita de ses nombreux déplacements pour propager l'idée spirite et organisa des conférences tant en France qu'à l'étranger.
En 1893, parut son second livre "Le Phénomène Spirite : témoignages de savants", suivi de l'Evolution Animique en 1897.
Après le décès brutal de son frère Ernest, spirite lui aussi, il connut un nouveau deuil en 1894, année où sa chère maman rejoignit l'au-delà. Son corps fut d'abord inhumé à Bagneux puis fut ensuite déposé dans le tombeau familial au Père Lachaise, non loin du dolmen d'Allan Kardec.
Toujours avide de mieux faire connaître le spiritisme, in fonda en 1896 une nouvelle revue "La Revue scientifique et morale du spiritisme" dont il souhaita qu'elle fusionne avec la "Revue spirite" créée par Allan Kardec.
C'est en cette même année 1896, qu'il décida courageusement d'abandonner toute activité professionnelle pour se consacrer uniquement à la diffusion de la philosophie spirite
A la même époque, Hector Durville, fondateur de l'école pratique de magnétisme et de massage créa une université des Hautes études composés de trois facultés entièrement indépendantes :
- Faculté des sciences magnétiques,
- Faculté des sciences Hermétiques,
- Faculté des sciences spirites
Bien entendu, la direction de la Faculté des sciences spirites échut à Gabriel Delanne qui y donna des cours chaque mardi.
En juin 1898, se tint à Londres un important congrès spirite international auquel assista en qualité de délégué des organisations spirites suivantes :
- Section Française de la Fédération spirite universelle
- Fédération spirite lyonnaise Union kardéciste italienne il présenta au cours de cet évênement un très long rapport sur la réincarnantion.
Il en profita également pour rédiger avec d'autres congressistes, un appel aux scientifiques spiritualistes au nom du Syndicat de la Presse Spiritualiste Française.
En janvier 1899, la Fédération spirite universelle se transforma en Société Française d'Etudes des Phénomènes Psychiques et cette fois encore, on fit appel à lui pour exercer la vice présidence avant d'en être nommé rapidement Président.
Après vingt années d'un travail remarquable, cette société se transforma en 1919 en Union Spirite Française et bien entendu, Gabriel Delanne en devint le Président.
En septembre 1900, c'est au tour de Paris d'accueillir un congrès spirite international.
Il tomba malheureusement malade et ne put assister qu'aux premières réunions et dut se résigner à ne pouvoir défendre son rapport sur la réincarnantion.
Auparavant, parurent en 1898 :
"Recherches sur la médiumnité" puis en 1899 "L'Ame est immortelle".
le 2 mars 1901, la mort frappa de nouveau la famille Delanne. Ce jour là s'éteignit Alexandre, son père, à l'âge de 71 ans. Cet homme qui quarante ans durant avait consacré sa vie au spiritisme.
Comme à son habitude, Gabriel supporta avec courage cette nouvelle épreuve cruelle.
Cependant, malade lui-même, il ne put prendre la parole lors des obsèques de son père.
C'est dans sa revue qu'il lui rendit hommage.
N'étant pas marié et n'ayant pas d'enfants, il adopta, début 1905 un bébé âgé de sept mois : la petite Suzanne Rabotin à qui il voua un immense amour qui lui rendit bien.
A l'occasion du congrés spirite de 1905 à liège, il fit une conférence "l'Extériorisation de la Pensée".
En 1906, son ataxie l'obligeant désormais à marcher avec deux cannes, il séjourna d'août à septembre à Cussey près de Lyon où il fut soigné par un ami : Monsieur Bouvier.
A partir de 1908, des amis mirent à sa disposition une villa à Nice, d'où il pouvait admirer la mer. C'est dans cette maison qu'il passa cinq mois par an et où il travailla à son important ouvrage :
"Les Apparitions Matérialisées des Vivants et des Morts" qui parut en Février 1911.
En août 1914, il cessa la publication de sa revue qu'il devait reprendre en 1917.
Son état de santé avait empiré : il était devenu aveugle;
Il fit son dernier déplacement hors de Paris en 1918, à l'occasion d'un voyage familial à Allauch.
Ne pouvant plus marcher, un fauteuil roulant lui était indispensable.
Toutefois, il continuait de travailler à la diffusion de sa philosophie, des amis lui lisaient les journaux et rédiger les artcles de ses ouvrages en préparation.
C'est ainsi que put paraître en 1924, son dernier ouvrage : "la Réincarnation".
Il connut encore un nouveau deuil le 12 octobre 1925, sa cousine : madame Mathilde Peley qui vécut à ses côtés et le soigna avec dévouement pendant trente ans rejoignit à son tour le monde spirituel.
Gabriel Delanne rendit son dernier soupir le 15 février 1926 à sept heures du matin
Ses obsèques eurent lieu le 18 février 1926 au Père Lachaise où il fut incinéré, ses cendres furent placées dans une urne et déposées dans le caveau familial.